Sélection Novembre  2019

En attendant Bojangles d'Olivier Bourdeaut

Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur «Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.Celle qui mène le bal, c’est la mère, imprévisible et extravagante. Elle n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom.

Une vraie histoire d'amour fou !
L'auteur nous amène dans un univers fantasque et tellement attachant.
Cette histoire est narrée du point de vue du père et mari mais aussi du point de vue du fils : deux vérités.
Lisez le et prêtez le ! 

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La salle de bal d'Anna Hope

Lors de l'hiver 1911, Ella Fay est internée à l'asile de Sharston, dans le Yorkshire, pour avoir brisé une vitre de la filature où elle travaillait depuis l'enfance. Révoltée puis résignée, elle participe chaque vendredi au bal des pensionnaires, unique moment où hommes et femmes sont réunis. Elle y rencontre John, un Irlandais mélancolique. Tous deux dansent, toujours plus fébriles et plus épris. À la tête de l'orchestre, le docteur Fuller observe ses patients valser. Séduit par l'eugénisme et par le projet de loi sur le Contrôle des faibles d'esprit, Fuller a de grands projets pour guérir les malades, dont les conséquences pourraient être désastreuses pour Ella et John. Après Le chagrin des vivants, Anna Hope transforme à nouveau une réalité historique méconnue en un roman subtil et puissant, entraînant le lecteur dans une ronde passionnée et dangereuse.

très intéressant roman sur la rencontre de deux êtres inijustement internés en asile d'aliènés à une époque où la folie était considérée comme une tare sociale héréditaire touchant principalement les pauvres gens et comme justifiant la stérilisation de ces coupables par destination ...
Finalement le médecins se montrera plus fou que ses malades 

Le chagrin des vivants d'Anna Hope

Durant les premiers jours de novembre 1920, l'Angleterre attend l'arrivée du Soldat inconnu, rapatrié depuis la France pour une cérémonie d'hommage. À Londres, trois femmes vivent ces journées à leur manière. 

Evelyn, dont le fiancé a été tué et qui travaille au bureau des pensions de l'armée ; Ada, qui ne cesse d'apercevoir son fils pourtant tombé au front ; et Hettie, qui accompagne tous les soirs d'anciens soldats sur la piste du Hammersmith Palais pour six pence la danse. Dans une ville peuplée d'hommes mutiques, rongés par les horreurs vécues, ces femmes cherchent l'équilibre entre la mémoire et la vie. Et lorsque les langues se délient, les coeurs s'apaisent.

Le dernier voyage du capitaine Cook de Heinrich Zimmermann

En 1776, Heinrich Zimmermann s'embarquait pour le troisième voyage d'exploration dans le Pacifique conduit par le légendaire capitaine James Cook.
Le matelot allemand en rapporta le récit fasciné de sa découverte, quatre années durant, des peuples du grand océan. Il y raconte ses périples, de la Nouvelle-Zélande aux rives de l'Alaska en passant par les Tonga, Tahiti et surtout Hawaï où, à la suite d'une énigmatique cérémonie, Cook fut mis à mort sous ses yeux par les insulaires.

Depuis plus de deux siècles, les raisons de ce meurtre comme son interprétation ont suscité quantité d'hypothèses.
Dans son essai clôturant cet ouvrage, l'historienne Isabelle Merle s'efforce d'ajuster la focale autour de l'événement, afin de pénétrer la texture de ces fameux « premiers contacts » qui jalonnent l'histoire complexe de l'Océanie.

Une mise en perspective historiographique synthetique et précise.
Un ouvrage plaisant à lire avec un appareil scientifique accessible à tous.
Cette vision " par le bas" , par un simple matelot, du dernier voyage de Cook est fascinante. 



Le Retour d'anna Enquist

1775. Elizabeth Cook, seule depuis trois ans, attend le retour de James Cook, qui en est à son second voyage exploratoire. Ce roman historique, entièrement écrit du point de vue d'Elizabeth Cook, est aussi un superbe portrait psychologique : celui d'une femme ayant traversé une interminable solitude face aux épreuves que réserve la vie.

Ce livre nous dresse un très beau portrait de femme, dans l'Angleterre de la fin du 18ème siècle, celui d'Elisabeth COOK, épouse du célèbre navigateur.
Elle attend le retour de la deuxième expédition de son mari, espérant que ce retour va leur permettre de renouer avec une vie de famille plus "normale", loin du danger de ces expéditions au bout du monde.
Non seulement la société anglaise de l'époque, le contexte historique sont très bien dépeints, mais on s'attache très vite à tous les personnages, avec leurs zones d'ombre et leurs qualités, et bien sûr, tout spécialement à Elisabeth, beau personnage de femme, d'épouse, de mère.
L'écriture est limpide, on ne s'ennuie pas une seconde durant les presque 500 pages de ce beau récit. 

Un secret de Philippe Grimbert

Philippe Grimbert est psychanalyste. Il a précédemment publié trois essais, Psychanalyse de la chanson (Les Belles Lettres 1996), Pas de fumée sans Freud (Armand Colin 1999, Hachette Littérature 2001) et Chantons sous la psy (Hachette Littérature 2002). La petite robe de Paul, paru chez Grasset en septembre 2001, était son premier roman. Un secret est son deuxième roman. Le Livre: Au commencement de ce roman, le narrateur raconte que, petit garçon et fils unique, il s'est inventé un frère : « J'ai longtemps eu un frère. Il fallait me croire sur parole quand je servais cette fable à mes relations de vacances, à mes amis de passage. J'avais un frère. Plus beau, plus fort. Un frère aîné, glorieux, invisible. » Ce fantôme tyrannique a hanté ses jeunes années. Entouré de silence, ployant sous une culpabilité familiale, le narrateur éprouve le besoin de raconter un passé qu'il s'imagine lisse et tranquille jusqu'à ce que Louise, vieille amie de ses parents et confidente de l'enfant, vienne tout d'un coup lui révéler un secret lourd et bouleversant. Ce frère inventé, Simon, a réellement existé et il est mort en camp de concentration avec sa mère, Hannah, la première épouse de Maxime. Soudain tout le poids de ce passé noir et caché va surgir et bouleverser la représentation du monde que s'était forgée l'enfant. Il imagine alors Maxime et Tania, ses parents, vivant leurs amours coupables.

Une histoire qui se révèle peu à peu à nous comme au narrateur, une histoire de famille bouleversée par l'Histoire, et l'éternel conflit de loyauté des enfants qui préssentent les secrets des parents. Où s'arrête le secret et où commence le mensonge? Comment grandir sous une chape de silence lorsque le secret se manifeste malgré les efforts de toute une famille pour le taire? Et comment ne pas blesser ses parents en essayant d'obtenir la vérité?
Un livre qui fait réfléchir sur l'impact des secrets de famille, même lorsqu'ils sont moins lourds que celui de ce livre.
Je regarderai le film pour comparer, en espérant y retrouver l'ambiance du livre.