Mai 2025

Les petites chaises rouge d’Edna O’ BRIEN

C’est le troisième et dernier roman d’Edna O’ Brien que le club de lecture a partagé et il en ressort que l’auteure n’a pas soulevé d’enthousiasme parmi nos lecteur et lectrices.
Quant Philip Roth parle de Chef d’œuvre à propos des petites chaises rouges certains d’entre nous font remarquer qu’Edna O’ Brien est peu connue et n’a pas laissé beaucoup d’empreintes dans le domaine de la littérature….
Nous avons noté que ce roman était divisé en deux parties : la première consacrée à l’arrivée de Vlad dans ce petit village d’Irlande, sa rencontre avec les habitants et plus intimement avec Fidelma. Son pouvoir de fascination.
Le deuxième partie sur l’exil de Fidelma à Londres où elle tente de se reconstruire après sa liaison morbide avec le « monstre de Sarajevo », sa rencontre avec des réfugiées comme elle, ses emplois de misère pour survivre.Le roman se termine par le procès de Vladimir Dragan au Tribunal International de La Haye.
Un roman qui mélange fiction et réalité
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Résumé :
Dès qu’il franchit le seuil de l’unique pub ouvert dans ce trou perdu d’Irlande, l’étranger suscite la fascination. Vladimir Dragan est originaire du Monténégro. Il entend s’établir comme guérisseur. On lui trouve un logement, un cabinet médical, et sa première cliente, une des quatre nonnes du lieu, sort de sa séance totalement régénérée. Rien d’étonnant à ce que Fidelma, très belle et mariée à un homme bien plus âgé qu’elle, tombe sous le charme. L’idylle s’interrompt quand Dragan est arrêté. Recherché par toutes les polices, il a vécu à Cloonoila sous un faux nom. Inculpé pour génocide, nettoyage ethnique, massacres, tortures, il est emmené à La Haye, où il rendra compte de ses crimes. Le titre choisi par Edna O’Brien s’éclaire alors, ainsi que l’introduction rappelant que 11 541 petites chaises rouges avaient été installées à Sarajevo en 2012 pour commémorer la mémoire des victimes du siège. Le vrai sujet de cet extraordinaire roman n’est pourtant pas la guerre civile de Bosnie, ni la figure de Radovan Karadzic, dont il s’inspire. Avec une infinie tendresse et une infinie compassion, la grande romancière irlandaise se penche sur le destin d’une femme ordinaire, que sa naïveté a rendue audacieuse, et dont l’existence a été ravagée pour avoir vécu, sans savoir à qui elle avait affaire, une brève histoire d’amour avec l’un des monstres les plus sanguinaires du XXe siècle.
Après l’arrestation de Vlad, il est impossible pour Fidelma de rester en Irlande. Réfugiée à Londres, dans le monde souterrain des laissés-pour-compte, elle vit de petits boulots, hantée par une honte indépassable, et par la terreur.

 

La cinquième saison d’Eric ORSENA

Petite cause, grands effets. Cette fois ce n'est pas le battement d'ailes d'un papillon qui engendre une catastrophe, mais le choc d'un monstre des mers, le Wonder of the Seas, contre la jetée du port de Venise. Un fait divers qui symbolise tout à la fois la course au gigantisme et le peu de respect porté à la Sérénissime.
La secousse va avoir un effet inattendu sur l'horloge ou plutôt sur le temps désormais figé à deux heures. « En cette nuit indéfiniment prolongée, le temps n'avait pas seulement arrêté sa course folle, il se permettait, lui aussi, toutes les libertés. Ayant aboli les frontières, il autorisait tous les passages d'une époque à l'autre. Oubliée, la chronologie ! Abandonnée, cette distinction imbécile et mortifère entre l'avant et l'après ! Si à personne ne venait l'envie d'aller jeter un oeil dans le futur, tant les perspectives y étaient peu réjouissantes, les portes du passé s'étaient grandes ouvertes. »
Quelques illustres personnages vont alors profiter de cette opportunité, à commencer par Antonio Vivaldi (1678-1741) venu constater sa renommée, mais aussi le massacre de ses Quatre Saisons dans les supermarchés ou les centres d'appels. D'où l'idée de composer une Cinquième Saison. Et comme il est désormais possible de faire se rencontrer des gens qui n'ont pas vécu à la même époque, il va se précipiter dans les bras de Lorenzo Da Ponte (1749-1838), le librettiste de Mozart. Si le duo a de grandes ambitions, il lui faut toutefois composer avec la terre, l'air, le feu et l'eau, quatre éléments que l'homme a voulu dompter et assouvir. Une folie de “maîtrise” à laquelle il va falloir renoncer en ce début de XXIe siècle, faute de disparaître, emporté par les effets d'un réchauffement incontrôlable.
Car, à l'image des maîtres verriers de Murano, il faut se souvenir que la terre est aussi fragile que le verre. « Si vous vous hâtez trop, vous n'acceptez pas de réduire lentement, tout doucement, par paliers, la température accumulée, votre planète se brisera. »
Dans ce conte écologique, Erik Orsenna prend un malin plaisir à mêler les époques et les genres, à nous guider à Venise et aux alentours de la lagune dans des lieux chargés d'histoire. 

L’heure des prédateurs de Giuliano DA EMPOLI

"Aujourd’hui, l’heure des prédateurs a sonné et partout les choses évoluent d’une telle façon que tout ce qui doit être réglé le sera par le feu et par l’épée. Ce petit livre est le récit de cette conquête, écrit du point de vue d’un scribe aztèque et à sa manière, par images, plutôt que par concepts, dans le but de saisir le souffle d’un monde, au moment où il sombre dans l’abîme, et l’emprise glacée d’un autre, qui prend sa place."
Giuliano da Empoli nous livre le compte-rendu aussi haletant que glaçant de ses pérégrinations au pays de la puissance, de New York à Riyad, de l’ONU au Ritz-Carlton de MBS. Il nous guide de l’autre côté du miroir, là où le pouvoir s’acquiert par des actions irréfléchies et tapageuses, où des autocrates décomplexés sont à l’affût du maximum de chaos, où les seigneurs de la tech semblent déjà habiter un autre monde, où l’IA s’avère incontrôlable… Aucun doute, l’heure des prédateurs a sonné.

La femme de ménage de Frieda Mc FADDEN

Chaque jour, Millie fait le ménage dans la belle maison des Winchester, une riche famille new-yorkaise. Elle récupère aussi leur fille à l'école et prépare les repas avant d'aller se coucher dans sa chambre, au grenier. Pour la jeune femme, ce nouveau travail est une chance inespérée. L'occasion de repartir de zéro. Mais, sous des dehors respectables, sa patronne se montre de plus en plus instable et toxique. Et puis il y a aussi cette rumeur dérangeante qui court dans le quartier : madame Winchester aurait tenté de noyer sa fille il y a quelques années. Heureusement, le gentil et séduisant monsieur Winchester est là pour rendre la situation supportable. Mais le danger se tapit parfois sous des apparences trompeuses. Et lorsque Millie découvre que la porte de sa chambre mansardée ne ferme que de l'extérieur, il est peut-être déjà trop tard...

Le temps d’après de Jean HELAND

Quinze ans après l'effondrement, le jeune Burl vit isolé avec ses deux mères, Eva et Nell. Pour éviter d'attirer l'attention, elles ont brûlé leur maison et se sont installées au coeur de la forêt. Non loin d'une grande souche, elles se sont construit une vie bien réglée. Pour se nourrir, Burl et ses mères chassent et cueillent. La danse, la musique et les récits qu'ils inventent au coin du feu rythment leurs journées. Protégées par leur chère forêt, Eva et Nell refusent tout contact avec le monde d'Avant. Mais Burl, lui, brûle de curiosité pour ces humains qu'il ne connaît que par leurs histoires. Une nuit de solstice, depuis le haut d'une montagne, il aperçoit une lumière qui pourrait être un feu d'origine humaine. En dépit du danger, il se met en tête d'aller à leur rencontre.

La joie malgré de Michel ROSTAIN

« Elles étaient excitantes ces taffes de jeu, ces bouffées d’illusions au cœur desquelles ils se racontaient sans y croire que quelque chose de leur fils mort passait quand même dans leurs vies. » Onze ans après la parution du Fils, Michel Rostain écrit à nouveau sur la mort de son enfant. À la troisième personne, cette fois. Deuil et joie : il semble impossible que ces mots puissent cohabiter dans une même phrase. Et pourtant, de mystérieuses joies ont réellement trouvé le moyen de se faufiler dans le deuil du papa et de la maman. Pendant des années, ils se sont emparés de n’importe quoi – éruption d’un volcan, figures de lion en tous genres, statue, film animalier ou photo, invraisemblable série de hasards ou improbable rencontre – pour en faire des signes, des clins d’œil impossibles de leur Lion défunt.

L’orpheline du temple de Victoria MAS

En janvier 1794, Joseph Herbelin, jeune révolutionnaire membre de la garde nationale, est nommé gardien à la prison du Temple. Les deux enfants de Louis XVI, Louis-Charles, 9 ans, et Marie-Thérèse Charlotte, 16 ans, ainsi que sa soeur y sont détenus. Tiraillé entre ses convictions et ses sentiments naissants pour la fille du défunt roi, Joseph voit ses certitudes voler une à une en éclats.

La cité aux murs incertains 
de Haruki MURAKAMI

Tu dis : " La Cité est entourée de hauts murs et il est très difficile d'y pénétrer. Mais encore plus difficile d'en sortir.
- Comment pourrais-je y entrer, alors ?
- Il suffit que tu le désires "
La jeune fille a parlé de la Cité à son amoureux. Elle lui a dit qu'il ne pourrait s'y rendre que s'il voulait connaître son vrai moi. Et puis la jeune fille a disparu. Alors l'amoureux est parti à sa recherche dans la Cité. Comme tous les habitants, il a perdu son ombre. Il est devenu liseur de rêves dans une bibliothèque. Il n'a pas trouvé la jeune fille. Mais il n'a jamais cessé de la chercher...


Le chant des regrets éternels de WANG Anyi

Il est des livres qui, par la richesse des liens qu'ils savent créer et la beauté ciselée de leur écriture, prennent dès la première lecture la dimension d'un classique. Tel est le cas du chef-d'œuvre de Wang Anyi, le Chant des regrets éternels. Ce roman est tout entier traversé par la palpitation d'une ville, la mythique Shanghai, dont le destin se trouve intimement lié à celui d'une femme: Wang Ts'iyao, au prénom évocateur. "Pure Jade". Reine de beauté dans le flamboiement d'un Shanghai qui connaît avant 1949 ses dernières années de liberté, partageant une passion cachée avec un notable politique, elle doit se réfugier ensuite dans une des "fissures du monde" , alors que la nuit de la Révolution culturelle s'est abattue sur la cité autrefois lumineuse. Lorsque Shanghai renaît, à l'aube des années 1980, est-il encore temps pour Ts'iyao de rattraper les jours enfuis? Nul mieux que Wang Anyi ne sait tisser des liens bruissants de vie et d'échos entre la petite et la grande histoire. et donner ainsi valeur d'emblème aux mille nuances et frissons d'une âme féminine déchirée par la nostalgie de ses rêves évanouis.

Jolie librairie dans la lumière 
de Frank AUDRIAT

« Elle a lu la quatrième de couverture, a frissonné d'étonnement. Ce récit ressemblait à s'y méprendre à un épisode de son existence. Elle a déposé l'ouvrage sur le comptoir et est allée ouvrir la porte de la librairie. À neuf heures, les clients sont encore rares et, dans la lumière du matin qui glissait sur la vitre, elle a commencé à lire ce texte inattendu. »
Les événements de notre vie, même les plus obscurs, sont posés dans la main des anges. Quand les hasards se rencontrent, c'est la lumière qui les rassemble. Une jolie libraire retrouve un fait marquant de son passé dans un livre qui la conduit à tisser des liens et à s'interroger sur son présent. Ce roman délicat, qui rend hommage aux libraires et qui chante l'univers des livres, est une ode à la lumière, à la tendresse et à l'amour.

L’heure des femmes de Adèle BREAU

Paris, 1967. À l'aube de la cinquantaine, Menie, mère de famille bourgeoise, est recrutée par la radio RTL qui a décidé de renouveler ses programmes. Son rôle ? Faire parler les auditrices. En quelques semaines, c'est la déferlante. Les femmes de la France entière se confient à « la dame de coeur ». Bientôt, à l'heure de la sieste, elles seront des millions à suivre l'émission avec passion. Parmi elles, Mireille et sa soeur Suzanne, qui découvrent qu'elles aussi pourraient maîtriser leur destin. Quant à la vie de Menie, partagée entre le tourbillon d'une société libérée par Mai 68 et les tourments qu'on lui livre, elle en est totalement bouleversée.
Cinquante ans plus tard, Esther, une documentariste qui peine à se reconstruire, va replonger dans ces années pas si lointaines où le sort des Françaises semble d'un autre âge.
Avec ce nouveau roman porté par la figure de Menie Grégoire, sa grand-mère, Adèle Bréau unit les destinées de femmes qui, malgré leurs différences, se tendent la main. 

Sorcières et sorciers : histoires et mythes
de Michelle ZANCARINI- FOURNEL

Lettre aux jeunes féministes.
 Lorsqu’en 2017 des jeunes féministes sont descendues dans la rue, vêtues de noir avec robe longue et chapeau pointu, costume “traditionnel” inventé, en proposant de “mettre Macron dans le chaudron”, mon intérêt s’est aiguisé pour comprendre sur quoi reposaient les imaginaires de celles qui se considéraient comme les descendantes des sorcières d’autrefois. L’insurrection féministe, devenue visible en 2017 avec #MeToo, a contribué par ailleurs à encourager une réflexion sur les violences faites aux femmes, y compris aux sorcières. Le livre Sorcières de Mona Chollet, paru en 2018 et sous-titré “La puissance invaincue des femmes”, a mis en lumière ce qui m’est apparu comme un contresens sur le réel historique de l’existence des sorcières qui n’étaient pas des femmes puissantes, mais des victimes de querelles de voisinage, de dénonciations et d’arrestations débouchant sur l’aveu, sous torture, du crime de sabbat. D’où mon désir d’écrire, sous forme d’une Lettre aux jeunes féministes, cet essai qui entend faire la part de l’histoire des sorciers et des sorcières et celle de la construction des mythes, jusqu’aux plus contemporains.
 

Le routard en smoking blanc 
de Youenn KERVENNIC

Quelle est cette passion charnelle qui pousse Youenn Kervennic à traverser en solitaire toutes les Amériques du Québec à la Terre de Feu ?
« Le sac à dos a le pouvoir magique de se délester de la panoplie de l’indispensable pour ne garder que ce qui est vraiment utile tout en libérant l’esprit de mille contraintes. Les besoins s’évanouissent, les horaires s’assouplissent, les itinéraires s’improvisent. »