Le débat du 8 janvier 2022

La race des orphelins d’Oscar LALO

Si ce roman a été jugé puissant et émouvant, il n’a pas été apprécié par toutes les personnes présentes, le jugeant ennuyeux et purement factuel.
Un récit historique, certes mais dénué d’émotion.Cette histoire, c'est celle de ces enfants nés dans les Lebensborn, des maternités dans lesquelles les Nazis ont tenté de créer une « race supérieure » de Germains nordiques, des lieux sordides où des femmes racialement sélectionnées donnent la vie à des bébés blonds aux yeux bleus nés de rencontres furtives avec des SS avant de les abandonner au parti.
 Vif intérêt et beaucoup d’émotion  pour ce roman qui plonge dans les ténèbres de ce fait historique peu traité en littérature. L’auteur le fait avec grande humanité à travers de petits textes, page après page. L’auteur jongle avec des mots justes, incisifs souvent crus et répétitifs qui scandent la souffrance d’Hildegard Muller 77 ans, qui ne connaîtra jamais la vérité sur sa naissance.

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Un crime sans importance d’Irène FRAIN

Sur ce livre aussi les avis sont partagés.
Ce récit a été jugé froid car dénué d'empathie, d'amour et de chaleur humaine.
Il faudra attendre plus de soixante pages pour apprendre qui est cette femme âgée qu'on a violemment agressée un jour de septembre. Soixante pages où le récit s'articule comme un fait divers sordide dans l'indifférence la plus totale. On ne sait qui est qui. Une femme au manteau bleu-noir, on n'en saura pas plus. le ton est tellement étrange dans cette absence de chaleur humaine que c'en est déroutant.La seconde partie du livre a été mieux apprécié où Irène Frain va doucement expliquer le lien qui l'unissait à Denise. L'auteure parle avec douceur et admiration de sa soeur, sa marraine-fée. Pourtant voilà douze ans que les deux soeurs ne se sont plus vues. Comment expliquer cet intérêt soudain ? 
 D’autres ont vu dans ce roman une belle histoire d’amour entre deux sœurs. Un livre pudique chargé d’émotion où l’auteure va se battre pour connaître la vérité et se heurter à la lenteur de la justice.
 Deux livres qui sont disponibles à la médiathèque ont été cités par une des lectrices :

  
Les faits: en cette fin d'été 2018 dans une banlieue pavillonnaire parisienne ceinturée par les grandes enseignes, située non loin d'une « zone sensible » alors qu'elle confectionne chez elle des sachets de lavande Denise est victime d'une infraction pour vol avec agression. « Massacrée » de coups elle décède quelques semaines plus tard . Irène Frain apprend le décès de sa soeur avec qui la communication est rompue sans avoir eu connaissance de l'agression. En rupture avec sa famille elle ne se heurte pas seulement au silence de la justice mais aussi au mutisme familial. Blessée par cette indifférence « quelle que soit son origine, le silence est une agression » elle tente de mener sa propre enquête et de faire avancer le dossier car les informations parcellaires et les imprécisions n'auront jamais permis d'éclaircir le déroulement et le moment précis de l'agression encore moins de retrouver l'agresseur. 

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