Débat autour d'ouvrages

Le lièvre de Vatanen

A la séance de janvier dernier, nous étions convenus de faire une lecture commune et partagée de deux ouvrages dont celui de Arto Paasilinna dont nous allons découvrir les œuvres tout au long de l’année.
Le lièvre de Vatanen de Arto PAASILINNA
Vatanen est journaliste à Helsinki. Alors qu'il revient de la campagne, un dimanche soir de juin, avec un ami, ce dernier heurte un lièvre sur la route. Vatanen descend de voiture et s'enfonce dans les fourrés. Il récupère le lièvre blessé, lui fabrique une grossière attelle et s'enfonce délibérément dans la nature. Ce roman culte dans les pays nordiques conte les multiples et extravagantes aventures de Vatanen remontant au fil des saisons vers le cercle polaire avec son lièvre fétiche en guise de sésame. Il invente un genre : le roman d'humour écologique.
Les critiques sont partagées entre deux groupes distincts : d’un côté les lecteurs qui ont vu dans ce roman une ode à la liberté, à l’amitié et à la nature.
Vatanen, désabusé, décide de fuir le foyer familial et son travail pour trouver la paix et la liberté. E n chemin il sauve un lapin qui va devenir son compagnon de route, discret mais omniprésent dans les aventures qui le mènent à travers tout le pays, passant au gré des opportunités d’une région à l’autre, d’un métier à l’autre.
Au cours de son périple des amitiés se nouent mais aussi il côtoie aussi le côté obscur de personnes malveillantes. Toutes ces rencontres le renforcent mais au bout du compte il faudra payer le prix de ses choix.
L’autre groupe a vu dans ce roman un ramassis de séquences sans queue ni tête, n’a pas compris pourquoi il était taxé de « roman d’humour écologique » alors qu’il comprend des scènes de la nature (le feu qui dévore tout). Un livre décousu et cruel dont le passage sur l’ours et le périple de Vatanen qui l’amène jusqu’en Russie est l’apogée.  
Les deux groupes s’accordent à dire qu’il s’agit d’un roman loufoque, complètement déjanté.
En mai nous approfondirons notre connaissance de l’auteur par « Le meunier hurlant ».

L’archipel du chien de Philippe CLAUDEL

Après ses œuvres romanesques historiques, telles Les Âmes grises ou Le Rapport de Brodeck, Philippe Claudel a adopté un versant plus dystopique ces dernières années, avec des textes comme Inhumaines. L’Archipel du Chien mélange les genres : récit de la découverte de trois cadavres par une communauté vivant recluse sur une île, ce roman interroge la notion même d’humanité. Toujours aussi noire, l’écriture de l’auteur lorrain s’adapte parfaitement à l’ambiance dépeinte, entre silence éloquent et violence a priori enfouie. Un régal sans concession.
Là encore, deux avis différents : caricatural rempli de clichés, comportement des personnages stéréotypés et peu crédible. Superficiel.
Un roman oppressant, présenté comme une fable qui met au centre la lâcheté des hommes... ainsi que leur besoin de bouc-émissaire pour échapper à leur pleine responsabilité...et leur culpabilité...lors de choix complexes...
Un roman d’actualité qui nous invite à réfléchir à la façon dont nous réagissons par rapport au drame des migrants.

La séance :